mercredi 29 juin 2016

Éclats de taille et réseaux d'échanges autochtones

Les archéologues qui ont ont pu dater des vestiges de campement à la période du Sylvicole moyen ancien; ce qui veut dire que des Amérindiens fréquentaient déjà le site Bon-Secours durant les étés il y a plus de 2000 ans! Et comme d’autres foyers d’occupation ont été découverts sur le site, il y a tout lieu de penser que ce site était un lieu d’arrêt fréquent pour les groupes autochtones.

Lors de la tournée découverte Objets voyageurs, vous aurez l’occasion d’observer des petits morceaux de pierre. Qu’ont-ils de si spécial? 
Il s’agit en fait d’éclats de taille, c’est

-à-dire que ce sont des rebus laissés sur place par les tailleurs de pierre qui fabriquaient des armes et des outils. Toutes les pierres n’étaient pas de la même qualité et certaines, trop friables, ne pouvaient absolument pas servir à la fabrication d’outils. Les archéologues ont découvert plusieurs sortes de pierres. Nous en avons deux ici : du chert de Normanskill, en plus grande quantité, et du chert gris-blanc. La particularité de ces pierres? On ne les trouve pas sur l’île de Montréal. Elles ont donc aussi voyagé de main en main, avant d’être taillées ici par un Amérindien fabriquant un outil. 
Le chert de Normanskill est une pierre originaire de la région du Lac Champlain et de la rivière Hudson; l’autre chert, quant à lui, viendrait de la région du lac Mistassini! Il y a dans cette région des carrières que les autochtones ont exploitées depuis 5000 ans pour y extraire la précieuse roche.(1) On a retrouvé du quartzite de Mistassini au Manitoba, en Nouvelle-Écosse et dans la région du Lac Champlain. Une autre preuve que les réseaux d’échanges autochtones étaient très développés, et ce, bien avant l’arrivée des premiers Européens.




(1) « Sites archéologiques de la Colline-Blanche », Répertoire du patrimoine culturel du Québec, http://www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca/rpcq/detail.do?methode=consulter&id=92716&type=bien#.Vwe7-ZzhB-U (page consultée le 8 avril 2016).

mardi 14 juin 2016

Des échanges sur un vaste territoire

Il est bien important de comprendre que dans l’Amérique du Nord préhistorique, les objets voyageaient beaucoup plus que les humains. Les nations autochtones étaient disséminées sur de vastes territoires, les ressources variant grandement d’une région à l’autre. Les Amérindiens ne pouvaient trouver toutes les matières premières sur place ; c’est pour répondre à ce besoin que des réseaux d’échanges se sont peu à peu mis en place.
En plus de se procurer des biens nécessaires, l’échange de biens d’une certaine rareté permettait aux divers groupes de forger des alliances et d’entretenir de bonnes relations. Cela permettait aussi d’augmenter le prestige de ceux qui procédaient à ces échanges, puisque le prestige requérait de la générosité.  
«Les échanges « […] étaient des métaphores gestuelles : puisqu’on considérait que les traités, une fois conclus, ne se suffisaient pas à eux-mêmes, pour les maintenir en vigueur, il fallait les remémorer chaque fois que c’était possible par des échanges cérémoniels[1]. »
C’est au gré d’échanges que les objets parcouraient de si grandes distances. Il est évidemment impossible de savoir entre combien de mains ces artéfacts ont passé avant d’aboutir jusqu’ici. Les réseaux d’échange étaient très développés, et ce, bien avant l’arrivée des Européens.



[1] Olive Patricia Dickason, Les premières nations du Canada, p. 73.


mardi 7 juin 2016

Route du cuivre natif

Observez le détour que prend la route du cuivre natif. Comment peut-on l'expliquer?


«Les récits des voyages de Jacques Cartier nous apprennent qu’au début du 16e siècle, le commerce du cuivre natif se pratiquait du Lac Supérieur vers l’est jusqu’au lac Saint-Jean, d’où il était acheminé vers la vallée du Saint-Laurent en passant par la rivière Saguenay.»
                          (Bruce G. Trigger, Les Indiens, la fourrure et les Blancs, p. 146.)


Il y a donc des traces archéologiques qui expliquent ce détour, et aussi le fait qu'il est beaucoup plus aisé de naviguer sur des rivières que sur les Grands Lacs, véritables mers intérieures.



lundi 6 juin 2016

Coup d’œil sur le voyage des objets

Appréciées par des milliers de visiteurs estivaux, les tournées découvertes du site archéologique Bon-Secours ont été lancées le 1er juin 2016 sous le thème des Objets voyageurs.

De plus en plus conscients des impacts environnementaux, les citoyens avisés savent aujourd’hui que des objets qui font partie de leur quotidien voyagent énormément avant d’aboutir dans leur foyer.

Au début de la colonie, des objets usuels parcouraient aussi des milliers de kilomètres. C’est le cas d’une foule d’artéfacts découverts sur le site archéologique Bon-Secours. Ces objets nous révèlent comment ce site classé bien patrimonial, loin d’être isolé, fut en contact, à travers sa longue histoire, avec le continent américain, voire avec le monde !

Que signifie leur présence à Montréal ? Par le truchement de quel réseau d’échange se sont-ils retrouvés ici ? La plupart des objets voyageurs dont nous commenterons le parcours seront exposés dans le site archéologique, où se déroulera en grande partie la visite. Quant à ceux qui sont déjà exposés dans la crypte, nous détaillerons les raisons de leur présence sur le site.

En complément d’activité, la visite de l’exposition temporaire À leurs risques et périls. Voyager sur le continent autrefois, permet de voir des objets phares et des témoignages d’époque.


Aujourd’hui encore, les objets voyagent-ils plus que les gens? Les guides animateurs du Musée Marguerite-Bourgeoys vous convient aux tournées découvertes pour alimenter cette discussion.

Horaire : Du 1er juin au 28 août : mardi au dimanche, en après-midi
Du 3 septembre au 9 octobre : les samedis et dimanches, en après-midi

MUSÉE MARGUERITE-BOURGEOYS

400 rue Saint-Paul Est, Vieux-Montréal (métro Champ-de-Mars)

Renseignements : 514 282-8670 p. 221